Né à Oullins (69) en1957
Vit et travaille à Loisy (71)

Composition - 2023 - pigment, liant vinylique sur toile libre - 2m16 x 2m36
Un artiste pourrait-il s’imaginer graver cinq mètres carrés, sans d’autre pointe et d’autre morsure que le vaste balayage de ses brosses ? Cinq mètres dont il ne revendiquerait ouvertement que la seule violence d’y construire et déconstruire la figuration ? Défi absurde, de toute évidence, car il faut choisir son mode d’expression: l’un exclut l’autre. Pourtant, c’est bien ce que Gilbert Houbre parvient à réussir, qui met toute sa puissance expressive d’homme et d’artiste, de gravure en peinture, comme de peinture en gravure, à délivrer une fresque ininterrompue, née autant de nécessité que de refus impérieux, en une colère ontologique, toute ramassée dans la matière du médium, et qu’une sourde spiritualité semble à mon sens nourrir. Ici, dans ce presque carré de 2,16m par 2,35, aucun des personnages ne livre son regard, nulle action n’est aboutie ni même esquissée sans ambiguïté, les espaces et temporalités se touchent, se superposent et s’ignorent, désespérément. La première perception, celle des profondeurs de la composition et de l’harmonie des couleurs, au-delà de leur beauté, laisse vite place à la profusion/confusion de l’inabouti. Mais, au contraire de certains autres peintres, Gilbert Houbre ne revendique pas l’inachevé. Son austérité est somptueuse. Pour lui, tout est dans la présence, dans le geste, dans la recherche contemporaine d’une chorégraphie picturale qui ne peut d’évidence se passer du corps, de l’incarnation.Reliée aux maîtres du passé, une oeuvre infiniment libre, et un lexique virtuose pour lire notre temps.
Jean-Marc Pionchon.
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